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Lee Fields & The Expressions / Delvon Lamarr Organ Trio / ALA.NI
Retour à l’âge d’or de la Stax et de la Motown des années 1960 avec l’infatigable Lee Fields, précédé du trio de l’organiste Delvon Lamarr qui invoque les plus belles heures du répertoire soul-jazz. En ouverture, le retour pop de la délicate vocaliste britannique, Ala.ni.
1/ ALA.NI
Publié en 2015 par l’excellent label français No Format, le premier album d’Ala.ni a fait l’unanimité au sein de la critique hexagonale. Chanteuse jusqu’alors totalement inconnue, cette jeune Britannique a été révélée par Damon Albarn (Gorillaz) avec des compositions acoustiques délicates et minimalistes, écrites entre Londres et l’île de Grenade, où vivent ses grands-parents. Passée par le filtre d’un vieux micro des années 1930, sa voix, d’une ravissante désuétude, empruntait aussi bien au folk du bayou qu’à la tradition du songbook de Broadway ou encore à la musique populaire américaine d’avant-guerre. En avril dernier, Ala.ni revenait avec un single, « Differently », avant-goût de son second disque Acca – abréviation d’« a cappella », qui annonce un répertoire plus encore centré sur la voix. Mais c’est aussi un virage stylistique radical qu’opère Ala.ni avec une production pop et urbaine concoctée en partie avec le beatboxer Dave Crowe.
2/ Delvon Lamarr Organ Trio
Au cœur d’un incontestable revival de toute la mouvance soul-jazz des années 1960, voici un nouvel « organ combo » à suivre de près. Créé en 2015 à Seattle, le Delvon Lamarr Trio s’inscrit dans la tradition d’une musique instrumentale qui emprunte à tous les styles noirs américains : soul, funk, jazz, rhythm & blues, et par moments une puissante influence blues-rock distillée par le guitariste Jimmy James. On pense à Johnny « Hammond » Smith, aux Meters, à Booker T. & The MG’s et à bien d’autres groupes sixties. Après un premier disque, Close But No Cigar, Delvon Lamarr a publié en 2018 Live at Kexp, un enregistrement qui offre un bel aperçu de la fulgurante énergie scénique de ce trio dont le répertoire emprunte à Curtis Mayfield (« Move On Up ») comme à Big John Patton (« Memphis »). L’orgue à son sommet.
3/ Lee Fields & The Expressions
Lee Fields est l’un des derniers représentants de l’âge d’or de la soul, où la Motown de Detroit et la Stax de Memphis rivalisaient de tubes toujours plus dansants. S’il compte plus de cinquante ans de carrière, il fait partie de ces voix, à l’image des regrettés Sharon Jones et Charles Bradley, qui ont été (re)découvertes tardivement par les diggers et amateurs de productions sixties. Au début des années 2000, celui qu’on surnomme « Little JB » a retrouvé les studios d’enregistrement avec ce qui est désormais devenu son fidèle groupe : The Expressions. Depuis, Lee Fields enchaîne les enregistrements aussi funky que délicats, à l’image de It Rains Love, sorti au printemps sur le label new-yorkais Brooklyn Big Crown. Un répertoire inscrit dans la pure tradition soul, sans artifices ni maquillage de post-production, qu’il interprète avec une jeunesse intarissable, du haut de ses 68 ans.
1/ ALA.NI
Publié en 2015 par l’excellent label français No Format, le premier album d’Ala.ni a fait l’unanimité au sein de la critique hexagonale. Chanteuse jusqu’alors totalement inconnue, cette jeune Britannique a été révélée par Damon Albarn (Gorillaz) avec des compositions acoustiques délicates et minimalistes, écrites entre Londres et l’île de Grenade, où vivent ses grands-parents. Passée par le filtre d’un vieux micro des années 1930, sa voix, d’une ravissante désuétude, empruntait aussi bien au folk du bayou qu’à la tradition du songbook de Broadway ou encore à la musique populaire américaine d’avant-guerre. En avril dernier, Ala.ni revenait avec un single, « Differently », avant-goût de son second disque Acca – abréviation d’« a cappella », qui annonce un répertoire plus encore centré sur la voix. Mais c’est aussi un virage stylistique radical qu’opère Ala.ni avec une production pop et urbaine concoctée en partie avec le beatboxer Dave Crowe.
2/ Delvon Lamarr Organ Trio
Au cœur d’un incontestable revival de toute la mouvance soul-jazz des années 1960, voici un nouvel « organ combo » à suivre de près. Créé en 2015 à Seattle, le Delvon Lamarr Trio s’inscrit dans la tradition d’une musique instrumentale qui emprunte à tous les styles noirs américains : soul, funk, jazz, rhythm & blues, et par moments une puissante influence blues-rock distillée par le guitariste Jimmy James. On pense à Johnny « Hammond » Smith, aux Meters, à Booker T. & The MG’s et à bien d’autres groupes sixties. Après un premier disque, Close But No Cigar, Delvon Lamarr a publié en 2018 Live at Kexp, un enregistrement qui offre un bel aperçu de la fulgurante énergie scénique de ce trio dont le répertoire emprunte à Curtis Mayfield (« Move On Up ») comme à Big John Patton (« Memphis »). L’orgue à son sommet.
3/ Lee Fields & The Expressions
Lee Fields est l’un des derniers représentants de l’âge d’or de la soul, où la Motown de Detroit et la Stax de Memphis rivalisaient de tubes toujours plus dansants. S’il compte plus de cinquante ans de carrière, il fait partie de ces voix, à l’image des regrettés Sharon Jones et Charles Bradley, qui ont été (re)découvertes tardivement par les diggers et amateurs de productions sixties. Au début des années 2000, celui qu’on surnomme « Little JB » a retrouvé les studios d’enregistrement avec ce qui est désormais devenu son fidèle groupe : The Expressions. Depuis, Lee Fields enchaîne les enregistrements aussi funky que délicats, à l’image de It Rains Love, sorti au printemps sur le label new-yorkais Brooklyn Big Crown. Un répertoire inscrit dans la pure tradition soul, sans artifices ni maquillage de post-production, qu’il interprète avec une jeunesse intarissable, du haut de ses 68 ans.